Legislation et diabète


Diabète et permis de conduire

Jusqu’à présent, toute personne atteinte de diabète devait passer une visite auprès du médecin agréé (avec une consultation à 36 € non remboursée par l’Assurance maladie) et donc déclarer son diabète. Suite à cette visite, s’il était avéré que le diabète du patient n’avait pas de conséquence sur sa conduite, le permis de conduire lui était accordé pour une durée de 5 ans.

Ce qui a récemment changé

Les personnes passant leur permis ou n’ayant pas passé de visite auprès d’un médecin agréé devront, avant toute démarche, en parler avec leur médecin traitant et/ou spécialiste : ce dernier évaluera avec le patient et le conseillera pour déterminer s’il doit passer un contrôle médical auprès d'un médecin agréé par la préfecture.

Cette nouvelle procédure représente une reconnaissance de la confiance entre le patient et son médecin traitant ou spécialiste. Dans le cadre des consultations régulières, ils peuvent mieux évaluer ensemble les risques d’hypoglycémies sévères et les moyens de les éviter.

Les négociations continuent afin que les personnes ayant déjà passé une visite médicale auprès de la Préfecture n'aient pas besoin de repasser cette visite après avis de leur médecin traitant ou spécialiste.

Retrouvez un dossier complet sur le site de l’AFD: www.afd.asso.fr

Source : Fédération Française des Diabétiques



Diabète et scolarité

L’enfant diabétique doit avoir une scolarité normale (circulaire du 20 mars 1963), et ne pas être trop protégé.    

Un projet d'accueil individualisé (PAI) est rédigé à la demande de la famille par le directeur de l’établissement en concertation avec le médecin scolaire. 

Il prend en compte les recommandations médicales du diabétologue et décrits précisemment les circuits de l’urgence et les gestes d’urgence. La rédaction du PAI peut faciliter la communication entre la famille, les médecins et les enseignants, à conditions que ce document soit écrit avec la volonté de de rassurer et de concilier.

En cas de diffcultés, la famille peut contacter le Medecin Conseiller Technique au niveau de l’inspection

Pour plus d’informations : www.ad-diabete.fr

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Diabete et couverture sociale

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Le diabète fait partie des Affections Longue Durée (ALD). L’attribution de l’ALD permet de bénéficier de l’exonération du ticket modérateur (part financière restant à la charge de l'assuré après le remboursement de l’assurance maladie).

Cette prise en charge à 100% concerne tous les diabétiques traités par comprimés ou par insuline. Elle doit être demandée par le médecin traitant (feuillet spécifique en 3 volets). Elle permet le remboursement de toutes les prescriptions concernant le diabète et les pathologies associées (ordonnance bi-zone). Cependant, cette prise en charge ne concerne pas :

- les dépassements d’honoraires (+/- pris en charge par la mutuelle)

- les pathologies hors ALD

- les lecteurs de glycémie chez les diabétiques type 2 non insulinés (sauf si la prescription est médicalement justifiée)

- le forfait de 1€ (consultation, analyse et examens) et la franchise médicale de 0,50€ (médicaments et actes paramédicaux dans la limite de 50 €/an)

- le forfait hospitalier (18€)

Depuis février 2011, la prescription des bandelettes d’auto-surveillance glycémique est limitée à 200 par an pour les patients diabétiques non insulinés, sauf si celle-ci est «médicalement justifiée».

Pour plus d’informations, www.ad.asso.fr

Diabète et travail

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Le diabète ne justifie pas d’une incapacité de travail, mais la prévention des difficultés et des risques est essentielle. Il n’y a pas d’obligation d’informer son employeur de son état de santé, seul le médecin du travail est habilité à juger de l’aptitude à un poste donné. Il doit alors respecter le secret médical.

L’embauche

Texte législatif de référence (Loi N° 2001-1066 du 16 novembre 2001, Article L 122-45 du code du travail) : “Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement /.../ en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille, de ses “caractéristiques génétiques”, de son appartenance ou de son non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme ou, sauf inaptitude constatée par le Médecin du travail /.../ en raison de son état de santé ou de son handicap”.

                            => Dans le secteur privé :

✓ En théorie : Le diabète n’est pas un motif légal de refus d’embauche (sous réserve de l’évaluation médicale de l’aptitude au poste)

✓ En pratique, il est difficile d’invoquer des textes parfois ambigus (un employeur n’a pas à justifier un refus d’embauche), il n y a pas lieu de faire état du diabète à l’embauche...

✓… revers de la médaille, il faudra se garder d’invoquer le diabète pour obtenir un aménagement de son poste !

✓ Il est possible de demander à la Caisse d’assurance maladie une carte d’affiliation ne mentionnant pas l’ALD.

                            => Dans la fonction publique :

✓ L’article 16 de l’ordonnance n° 59.244 du 4 février 1959 relative au statut général des fonctionnaires, ou les dispositions du décret d’application n°59.310 du 1’ février 1959 portant règlement d’administration publique relatif aux conditions d’aptitude physique pour les admissions aux emplois publics ne permettent pas de considérer le diabète comme une affection incompatible, d’une manière générale et absolue, avec l’exercice normal d’un emploi public

✓ idem pour l’Éducation nationale (arrêté du 28 janvier 1980)

Possibilité de faire appel si besoin aux services de protection juridique de l’AFD, et à l’assistance du Médecin.

 

Quel est le rôle du Médecin du travail ?                           

Il pratique la visite d’embauche et les visites annuelles, et détermine l’aptitude médicale à un poste de travail donné.  Il est lié au secret professionnel vis à vis de l’employeur. 

Bien renseigné, le Médecin du travail pourra juger de la nécessité d’adapter ou non le poste en fonction du type de diabète, de son équilibre, de son traitement, de ses complications, le cas échéant après avis du Médecin Généraliste traitant et du Diabétologue


Le statut de travailleur handicapé

✓ En théorie, il permet de postuler aux emplois réservés dans l’administration, et facilite l’accès à l’emploi dans les entreprises de plus de 20 salariés du secteur privé

✓ En pratique ... le statut de travailleur handicapé (MDPH) peut être utile :

    • Après l’embauche, pour avoir une protection plus importante

    • Pour bénéficier d’une jurisprudence favorable en cas de licenciement

    • Parce que préavis et indemnités de licenciement peuvent être alors majorés


La Maison Départementale des Personnes Handicapés (MDPH), autrefois appelée COTOREP peut être utile si un travailleur est reconnu inapte à son poste par la médecine du travail, sans possibilité d’aménagement du poste dans l’entreprise, et s’il y a licenciement pour inaptitude. Elle a, dans ce cas, un rôle de conseil, d’information, de réorientation professionnelle, voire d’attribution du statut de travailleur handicapé. La carte d’invalidité ou de priorité de stationnement est donnée pour une invalidité de catégorie 3 (état de santé nécessitant l’aide d’une tierce personne pour les actes de la vie courante).


Métiers déconseillés / interdits

Certains métiers sont déconseillés comme :

Les métiers de “service de sécurité”, nécessitant une vigilance accrue et un bon état de santé : les métiers de l’armée, pompier, gardien de prison, aviation, armée, marine mais aussi travaux en hauteur, sur des machines dangereuse ou travail isolé

Les métiers qui demandent une bonne vue : Les métiers de l’horlogerie,

Les postes physiques : Les métiers qui nécessitent des efforts physiques intensifs et réguliers horaires variables ou temps de travail groupés (ex 15 j de suite puis 2 j de repos)

Certains métiers sont interdits

  • Les métiers de la sécurité : ils imposent un service actif de jour comme de nuit les services de lutte contre les incendies, l’aviation civile et commerciale, l’armée, la marine, certains postes de la SNCF et de la RATP (conducteur de train, travaux sur les voies…). Ces métiers ne sont pas accessibles aux personnes traitées par hypoglycémiant (insuline ou sulfamides hypoglycémiants…). Il faut citer aussi les services de la sûreté nationale, de la police nationale, le métier de gendarme ou de gardien de la paix.             
  • Les autres métiers qui dépendent d’une réglementation spécifique : les contrôleurs et les inspecteurs du travail, de la sécurité sociale ; les ingénieurs ou adjoints techniques des ponts et chaussées…).
  • interdits pour « cause de diabète » : emplois dans la fonction publique d'outre mer, les ingénieurs ou  agents techniques géographes.
  • ceux qui exigent d'avoir fait son service militaire : ingénieurs des eaux et forêts, des ingénieurs du génie rural, des officiers de haras, des préposés ou agents brevetés stagiaires des douanes. (Depuis la disparition du service militaire, ces restrictions n’ont normalement plus lieu d’être.)

L’accès à ces métiers  (issus pour la plupart de la Fonction Publique) sont réglementés par des textes de lois, au regard de l’évolution des traitements, des nouvelles technologies et des possibilités d’adaptation au poste de travail.

Il n’ y a par contre pas d’incompatibilité pour les emplois à horaires irréguliers : des diabétiques traités par insuline sont infirmière ou médecin. Il n’ y a pas non plus de contre indication au travail manuel.


Arrêts de travail, retraite et impôts :

✓ Si un arrêt de travail a été prescrit à cause du diabète ou d’une maladie qui y est liée, les indemnités journalières ne sont pas imposables et peuvent être versées pendant 3 ans sous réserve de remplir des conditions de durée de travail.

✓ Le montant des indemnités journalières correspond à la moitié du salaire.

✓ Après 3 ans d’arrêt maladie, la personne peut bénéficier d’une pension d’invalidité.

✓ Le montant de la pension d’invalidité dépendra de la catégorie dans laquelle la personne sera classée et du salaire moyen des 10 dernières années.

✓ En cas d’impossibilité de travail, elle aura le droit à une pension de deuxième catégorie.

✓ Pour les impôts, la personne n’a droit à une demi part supplémentaire que si elle est titulaire d’une carte d’invalidité.

✓ En l’absence du nombre de trimestre requis pour la retraite, elle peut faire une demande au titre de l’inaptitude.

Pour plus d’informations, www.afd.asso.fr



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