Le diabète peut être la cause de plaie chronique au niveau des pieds se compliquant parfois d’infection, aggravant ainsi le pronostic.
Le risque de plaie est plus important en cas de diabète ancien (> 10 ans) et mal équilibré depuis plusieurs années.
Le risque de plaie est multiplié par 5 en cas de neuropathie périphérique (perte de la sensibilité) et par 10 en cas d’atteinte artérielle associée.
Les lésions sont souvent occasionnées par des traumatismes mineurs : un mauvais chaussage est responsable de 50% des plaies.
Un bon contôle du diabète, des soins podologiques réguliers et le respect de conseils simples de prévention (cf fiche conseils) peuvent permettre d’éviter l’apparition d’une plaie.
La prise en charge des soins podologique par l’assurance maladie concernent les patients de grade 2 (4 séances de prévention / an) et de grade 3 (6 séances de prévention / an).
Le forfaits podologique est prescrit par le médecin traitant ou le spécialiste et réalisé par un pédicure-podologue formé à la prise en charge des patients diabétiques (cf onglet forfait podologique)
Que Faut il surveiller ?
Outre une hygiène rigoureuse, on veillera à surveiller de prés certaines affections comme des rougeurs, des mycoses, des hyperkératose, des déformations ...
En cas de plaie
Tout ulcération du pied à risque doit être considéré comme une urgence médicale. la prise en charge doit être rapide et efficace.
1- Grader le risque podologique
télécharger classification du pied à risque
2- Evaluer la plaie
C’est une étape fondamentale qui orientera la prise en charge et servira de référence pour l’évolution. Elle doit donc préciser :
- sa nature : plaie sur neuropathique,artérielle ou mixte
- son stade et son contenu : nécrose, fibrine, bourgeonnement
- existence ou non d’une infection :
téléchager la sévérité de l’infection (ALFEDIAM)
télécharger la classification de Wagner
- sa taille : sa largeur mesurée grace à un centimètre, sa profondeur estimée à l’aide d’une sonde ou d’un cathéter stérile (ne pas hésiter à faire une photographie)
3- Traiter la plaie
Le traitement comprend un traitement général, local et la décharge
-a) le traitement général doit viser à :
- obtenir un équilibre glycémique optimal
- lutter contre une éventuelle infection par une antibithérapie adaptée
télécharger antibiothéapie selon le stade infectieux
- restaurer un apport artériel satisfaisant après un bilan vaculaire si besoin
- lutter contre l’oedème
- s’assurer d’un apport nutrtionnel adéquat
- prendre en charge la douleur
- vérifier la vaccination antitétanique
- b) les soins locaux : un chronologie doit être respecter
1- hygiène rigoureuse du soignant (lavage, des mains, port de gants) et du patient (douche, toilette quotidienne)
télécharger conseils podologiques
2- le nettoyage de la plaie avant détersion :
à l’eau et au savon, rinçée au sérum physiologique
par irrigations parfois, pour un lavage soigneux
l’utilisation prolongée d’antispetique n’est pas recommandé même pour une plaie infectée (s’ils sont utilisés, ils seront rinçés au sérum physiologique)
3 - la détersion de la plaie :
détersion mécanique (bistouri, ciseaux, curette), sur plaie neuropathie ou autolytique (hydrogels) sur plaie sèche, nécrotique ou fibrineuse)
4- la momificationde la plaie
en cas de plaie ischémie, on tentera de transformer une nécrose humide en nécrose séche pour aboutir à un phénomène de momification et d’auto-amputation : l’orteil est enveloppé d’une compresse imbibée d’une d’un produit asséchant (par ex Bétadine gynéco).
5- le pansement: son choix dépend du stade et de l’aspect de la plaie
télécharger traitement des plaies chroniques
6- fermeture du pansement : bien séparer les orteils (par une petit compresse) afin d’éviter les plaies secondaires, proscrire les adhésifs au contact direct de la peau, utiliser le bandage
Le pansement sera refait tous les jours, ou tous les deux jours en fonction de la plaie.
Il est indispensable d’établir un carnet ou un fiche de suivi afin d’assurer la continuité des soins entre les différents professionnels
télécharger le carnet de suivi utilisé au centre pied du service de diabétologie du CH de la Rochelle
4- Prescrire la décharge
Elle consiste à éviter toute contrainte mécanique au niveau de la plaie. Elle et essentielle pour la cicatrisation et doit être faite dès les premiers soins.
Une plaie non déchargée est une plaie non traitée.
Plusieurs méthodes peuvent être proposées en fonction de la localisation de l’ulcère, de l’activité physique du patient et de sa compliance.
- les orthoplasties et les semelles orthopédiques en prévention primaire
- les chaussures de décharge : de l’avant pied de type Barouk® ou Barouk- Mayzaud® ou de l'arrière pied de type Sanital®.
- les bottes amovibles de type Aircast Diabetic Walker® ou non amovibles (bottes plâtrées fermées ou fenêtrées)
- les béquilles ou fauteuils roulants
- l’alitement dans les cas sévères
la prise en charge du pied diabétique nécessite donc la participation d’une équipe multidisciplinaire et formée impliquant les médecins généralistes, les diabétologues, les pédicures-podologues, les infirmiers, les orthopédistes, les chirurgiens vasculaires, les infectiologues et les kinésithérapeutes.
L’hospitalisation pourra être nécessaire en cas d’infections modérées ou sévères, d’ischémie associée, d’isolement ou de mauvaise compliance du patient et de décompensatiion du diabète.
Le "centre pied » du centre hospitalier La Rochelle-Ré-Aunis est une structure hospitalière spécialisée dans la prise en charge des plaies chez les patient diabétiques à haut risque podologique situé au 4ème étage de l’hôpital. Une équipe pluridisciplinaire accueille tous les mardis matins les patients sur rendez vous. Pour tous renseignements contacter le 05 46 45 51 31.